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Une « perte » de … crédibilité !
Au printemps Jean-François Tallec, le Préfet de la Dordogne, avait recalé le projet du circuit automobile de Bagatelle envisagé dans le PNR Périgord-Limousin.
Parmi les motifs les plus sérieux ayant entraîné cette décision figuraient les risques de pollution qu' aurait pu occasionner le déversement d'eaux souillées provenant du site dans une perte limitrophe, celle du Trou de Bonneau ( voir pollution des eaux souterraines )
Il serait donc étonnant que la société poitevine Chimirec-Delvert reçoive le feu vert du représentant de l'État pour créer, à la sortie Sud-Ouest de Thiviers un centre de collecte de déchets industriels, de produits dangereux et d'huiles usagées. En aval immédiat de la ZAE de La Baurie, où doit être implantée l'entreprise existe, en effet, une des plus vastes pertes du département (1) qui constitue, avec bien d'autres à proximité, la tête d'un réseau important réseau hydrogéologique, dont l'exutoire est la source de Glane.
Cette résurgence, située en rive droite de l'Isle, entre Corgnac/l'Isle et Coulaures alimente 11 communes périphériques soit 6.300 personnes. Toutes les conditions semblent être réunies pour que le moindre incident technique et (ou) la plus petite erreur humaine se traduisent par de graves conséquences environnementales et sanitaires !
Chimirec-Delvert qui avait obtenu, le 15 Mai 2008, de la municipalité UMP de Thiviers (2)l'autorisation de construire ses locaux à La Baurie devrait, d'ores et déjà se mettre en quête d' un nouveau point de chute ! Soutenu par de nombreux partenaires (Conseil Général, Conseil Régional, Etat), le site de La Baurie est considéré comme zone structurante prioritaire du nord Dordogne. (http://www.pays-thiberien.fr/Les-zones-d-activites-communautaires.html )
voir aussi
http://www.enviro2b.com/environnement-actualite-developpement-durable/17354/article.html
Ch.C le 10/10/08
(1)Le 27/09/1970 j'ai atteint en solitaire, après franchissement de plusieurs voûtes rasantes, à –20 m et à 200 mètres de l'entrée le siphon terminal de la cavité dont l'exploration aura nécessité de nombreuses séances de désobstructions ; voir Ch.C Découvertes souterraines en Périgord pp 33,34,35… Éditions du Roc de Bourzac 1991 et P.Vidal Cavernes en Périgord page 75 Fanlac 1983 1987 2003
(2) Pendant longtemps les égouts de la localité se déversaient dans la perte de Plaisance distante de quelques centaines de mètres de la perte de La Baurie . Nous ignorons si cette pratique scandaleuse a cessé. (voir Découvertes souterraines en Périgord » Ch.C pp 77 à 82)
Trou du Bonant, de Bonneau ou de bon(n)o ?
C'est sur le site des opposants au circuit de Bagatelle (http://www.court-circuit-dordogne.com/index.html) que la vaste perte absorbant, au cœur du tautologique Bois de Bodifer un ruisseau temporaire, a été dénommée, pour la première fois, Trou du Bonant.
Repris par le quotidien Sud-Ouest dans son édition du 15/2 le toponyme nouvellement apparu se substituera-t-il demain à la traditionnelle A.O.C Trou de Bonneau qui désigne, depuis toujours, dans la contrée ce remarquable phénomène karstique publié sous sa forme vernaculaire par Ch.C dès 1986?
Peut-être s'il est définitivement établi que l'usage de Trou de Bonneau est erroné . Dans l'attente de preuves écrites anciennes irréfutables il ne paraît pas cependant utile de procéder immédiatement à ce remplacement.
Quoi qu'il en soit du choix à opérer dans l'avenir, cette proposition récente pose malgré tout un intéressant problème d'onomastique.
De prime abord, Il paraissait logique de se fier à la version locale usuelle et d'imaginer qu'on avait affaire à un anthroponyme. Bonneau évoquant un personnage du terroir comme Miette à Nailhac , Jean du noir à Saint Félix de Mareuil, ou Grellety à Chalagnac. (1) Puisque Jules Bonnot, on le sait est mort à Choisy-le-roi et non pas dans les bois de Saint Crépin de Richemont, on écartera toute référence à ce héros populaire du début des temps modernes.
Sans regret on pourra rejeter une allusion hydronymique (Bonneau Bonne eau eau bonne) à la qualité d'une onde promise à une laborieuse circulation souterraine dès qu'enfouie dans la perte. Sa turbidité et sa charge alluvionnaire ne la prédisposent pas plus aujourd'hui qu'hier à une consommation humaine dépourvue de désagréments comme de risques sanitaires !
En revanche il n'est pas possible d'écarter sans examen approfondi l'hypothèse de la formation du nom à partir du suffixe gaulois on(n)a, on(n)o, la source, le cours d'eau, la rivière, présent dans Dronne, Nizonne, Lizonne notamment.
L'excellent travail d'André Pégorier « Les noms de lieux en France, glossaire de termes dialectaux » IGN 1997 révèle une autre piste voisine digne d'intérêt . Selon l'auteur Bono qui peut aussi s'orthographier Bonno serait un mot féminin, en usage dans ce limousin dont fait presque partie la commune de Saint Crépin de Richemont . Il définirait « le terrain marécageux, le bourbier, la fondrière » et évoquerait également le drainage d'eau courante ,ruisselante ou suintante par une dépression ou une doline
La perte du Trou de Bonneau ou de Bonno a tout à voir avec cette description profondément ouverte qu'elle est au beau milieu d'un massif calcaire abondamment recouvert de sédiments argilo-sableux qui ont rendu quasi impénétrables les conduits hypogés de, la cavité.
Quant à l'origine du nom de Bonant elle demeure bien obscure . Elle renvoie, sans plus d'explications, à un exotique Mesnil-Bonant (la ferme de Bonant, bonant n'étant qu'un anthroponyme) petite localité de la Manche : sans doute n'est-elle dans le cas présent, qu'une transcription maladroite de Bono(a) prononcée par un locuteur bilingue français-occitan.
Nous accueillerons avec reconnaissance toute information complémentaire permettant de résoudre ce point d'étymologie encore sujet à controverses !
Ch.C le 3/3/2008
(1) la grotte de la Miette, la goule Jean du noir et le cluzeau de Grellety sont quelques-unes des cavités célèbres du Périgord.
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