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Lire notre article Révisionnisme et archéologie

La grotte de jovelle découverte voilà 26 ans à La Tour-Blanche sera exceptionnellement ouverte au public le samedi 26 septembre 2009. Un événement rare qui devrait remporter un énorme succès de fréquentation pas seulement en raison de sa gratuité. (1)

La visite de ce sanctuaire mis au jour en novembre 1983 par Christian Carcauzon, auteur de trois autres découvertes semblables en Périgord Vert, sera commentée par \"archéologue départemental\" (sic)  M. Serge Maury (2). Bien entendu l'inventeur n'est pas associé à cette manifestation organisée sous la houlette du CG24  ! Encore une marque d'ostracisme vis à vis de ce chercheur qui a mauvais goût de ne pas faire partie du sérail socialo-umpiste et judéo-maçonnique vernaculaire !

Ch.C Reproduction interdite

(1) Plus de renseignements auprès de M Paul Malville 05 53 91 12 06, de la Mairie de La Tour-Blanche 05 53 91 11 98 et de M Gabriel  Duverneuil  du Club Histoire, mémoire et patrimoine  05 53 90 63 41 & 09 62 08 08 23

(2) \"On ne te doit rien\" disait en 1986 celui-ci à l'inventeur des 4 dernieres grottes ornées paléolithiques (MHC) découvertes dans le bassin de la Dronne. Et à lui que diable lui doit-on...sinon, par son salaire de fonctionnaire , de peser inutilement sur les finances de la Dordogne?

Ch.C le17/9/09

Grotte de Jovelle / Cheval Photo Ch.C. Reproduction interdite

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Au pays des tailleurs de meules

  

     En Dordogne, l'archéologie industrielle a suscité de nombreuses recherches et d'importants crédits ont été affectés à l'étude, la restauration et la mise en valeur touristique de sites longtemps négligés. Les forges de Savignac-Ledrier, les papeteries de Vaux à Payzac, celles de la vallée de la Couze ou les filatures de Savignac les Eglises et des Eyzies ont bénéficié de l' intérêt récent que portent nos contemporains aux espaces et aux techniques du travail des hommes. Cependant, du tissu économique, agricole, artisanal et industriel des siècles passés, bien d'autres témoins subsistent qui n'ont pas fait l'objet d'une telle attention ; les tailleries de meules sont du nombre. Reflet de la longue histoire de ce terroir elles apparaissent précocement, dès le second âge du fer peut-être et n'entrent en déclin qu'au début du XXème siècle (1). Mais c'est surtout à partir des XIIème et XIIIème siècles que la généralisation des moulins à eau entraîne l'ouverture de nombreuses carrières.

 

     La plupart des horizons géologiques Périgourdins ont fourni, avec plus ou moins de satisfaction, la matière première nécessaire. Calcaires meuliérisés du sud et du sud-est du département, Cénac, la plaine de Bord, la Béssède, Sainte-Sabine…Calcaires jurassiques : site de Pommier, La Chalussie à Savignac les Eglises…Calcaires angoumiens ou coniaciens : Combe-Saulnière à Sarliac sur l'Isle, Moulin de Vigonac à Brantôme, site de Jovelle à La Tour Blanche…Grés de la Double…

Au sud-ouest de Nontron, c'est un tout autre matériau qui a été utilisé. Il s'agit d'alluvions consolidées du Tertiaire continental qui se sont mises en place sur  les couches calcaires crétacées santoniennes et campaniennes. Dans la commune de Saint Crépin de Richemont, ces formations, édifiées avant l'incision des vallées actuelles,  subsistent en position interfluviale de part et d'autre du Boulou notamment ; elles présentent une grande complexité stratigraphique avec alternance de strates de granulométrie variable. Ce sont le plus souvent des bancs à texture grossière (sables grossiers, galets en quartz ou en arkose silicifiée) qui ont été exploités par les carriers locaux.  Onze carrières principales ont été recensées dans la seule commune de Saint Crépin ; d'autres existent dans les communes voisines de Cantillac et de Champeaux. Elles sont de trois types : en tranchée, en cuvette ou de front de falaise et toutes ont livré divers vestiges permettant d'induire quelques-unes des techniques d'extraction et de façonnage mises en œuvre. Blocs en cours de débitage ou débités, meules brisées à différents stades de leur exécution, produits finis prêts à être acheminés…

 

     Des prospections, rendues difficiles par l'absence de sentiers et par l'importance de la végétation forestière mise à mal par la récente tempête de l'hiver 1999, ont cependant permis la découverte, à côté de meules monolithes roulantes et dormantes destinées à l'équipement de moulins à eau, de meules domestiques gallo-romaine et de tradition gallo-romaine ( méta, catillus fragmentés ou entiers ) de bacs et de mortiers. Dans le bassin de la Dronne, de nombreuses villas des 1er au 4ème siècles ont utilisé ces productions. Ces différentes trouvailles attestent la diversité des fabrications réalisées sur place ; information que renforce dans les habitats alentour  le remploi en maçonnerie des rebuts de taille ou de pièces ratées.

 

     La majeure partie des carrières répertoriées a été totalement délaissée dans la seconde moitié du XVIIIème siècle, époque où les meules monolithes, de fabrication délicate, lourdes et de transport malaisé deviennent obsolètes. On leur préfère alors les meules composites en plusieurs quartiers nommés carreaux, assemblés au moyen de plâtre ou d'un ciment spécial et cerclées de fer. Celles, monolithes, qui demeurent en plac,e intactes ou simplement inachevées sur les différents sites parcourus, prouvent bien l'effondrement de la demande des meuniers du Bandiat, de la Nizonne, de la Belle et du Boulou (et, plus largement, de la Dronne).

Privées de ces débouchés, les tailleries disparaissent les unes à la suite des autres. Débâcle économique aux conséquences certainement tempérées par le fait que cette activité était prise en charge à titre secondaire par une certaine couche de la paysannerie locale et que, pour pallier l'extinction de cette activité spécifique, les exploitants sont souvent revenus à une plus classique fourniture de matériaux destinés à la construction (2). C'est ainsi qu'en plein pays calcaire l'architecture vernaculaire a revêtu une robe grise siliceuse qui rappelle le Limousin.

 

 

     L'archéologie permet de dater de la fin de l'indépendance gauloise et, tout au moins, des premiers siècles de notre ère, la mise en service des tailleries de meules de Saint Crépin de Richemont. Très facilement identifiable la roche gréseuse qui a servi à la fabrication des meules rotatives, dont on retrouve en grande quantité les fragments épars sur les principales villas ou vicus régionaux, ne peut guère en effet provenir que de cette fraction du territoire départemental ; Durant prés de 18 siècles le martèlement répétitif des pics des carriers a retenti au faîte des coteaux enserrant la petite localité nord-Périgourdine. Au gré d'improbables pistes sillonnant leurs pentes raides, des centaines, voire des milliers, de meules monolithes ont été péniblement acheminées dans la vallée du Boulou . De là elles furent expédiées dans toute la région. (3). 

Aujourd'hui, toutes les hauteurs impropres à la culture d'où elles furent extraites sont retournées au silence et s'abandonnent désormais à la lande silicicole et à la forêt.

 

Christian-Alain Carcauzon

 

 

(1)Moïse Teyssandier relate, dans Barbasse, souvenirs d'un ouvrier Périgourdin (imprimerie Périgourdine Périgueux 1928) la longue et dure grève des ouvriers meuliers de Cénac qui « poursuivis, chassés, traqués, emprisonnés, résistèrent quand même plus de trois mois » en 1908.

(2)Quand ces débouchés de proximité garantissent, comme, en particulier, aux Brajots (l'actuel Brageaux de la carte I.G.N.) la poursuite de l'exploitation,  les entrepreneurs sont toujours des « Cultivateurs et carriers » comme l'atteste l' acte notarié, daté du 18 août 1827 passé entre Pierre et François Chopinet devant maître Darvand « notaire à la résidence de la ville de Mareuil, Dordogne) »

(3) En Charente leur présence est attestée à plusieurs reprises et elles équipent notamment le moulin de La Mouline à Combiers, comme le confirme encore en 1831 le contrat d'affermage cité par Mme Michèle Aillot dans son récent ouvrage «  Moulins et forges du canton de Villebois-Lavalette. »

                    

         

 

Au printemps 2007  un vaste ensemble de tailleries de meules monolithes a été mis au jour sur le plateau d'Argentine. Aujourd'hui 5 septembre c'est à moins de 500 mètres au sud de celui-çi que de nouvelles carrières viennent d'être découvertes. Les prospections qui se poursuivent pourraient en révéler d'autres dans un secteur où un silo et un probable four à chaux rupestre ont déjà été répertoriés.

Consultez :

Pour en savoir plus sur les tailleries de meules de Jovelle (La Tour Blanche)

Voir http://argentine24.blog4ever.com  rubrique patrimoine notre article

Jovelle : La machine à remonter le temps 

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Du Périgord vert.

Il voit des … meules partout !

 

Durant toute la période médiévale, et sûrement au delà (1), l'ensilage fut la technique de conservation des céréales la plus pratiquée même si le recours aux greniers sur pilotis n'est pas totalement à exclure.

En Périgord les silos à fond plat ou non creusés dans le sol rocheux des innombrables sites troglodytiques aménagés aux dépens de cavités karstiques initiales dans les abrupts dominant les vallées de la Dronne, de la Vézère ou de la Dordogne, n'eurent pas d'autres fonctions que la préservation des récoltes, bien que certains archéologues imaginatifs aient vu en eux des «fosses à offrandes».

M. André Guillin, un adhérent de l'ADRAHP (Association pour le Développement de la Recherche Archéologique et Historique en Périgord.) visiblement brouillé avec la bibliographie nous en propose aujourd'hui une nouvelle lecture.

Spécialiste auto proclamé des tailleries de meules monolithes de moulins cet amateur de vieilles pierres, cédant vraisemblablement à sa passion et à des emballements préjudiciables à son « travail' » publie, sur la toile, en ce début 2009, de bien curieuses « fiches » (2) sur des vestiges rupestres, déjà répertoriés et clairement interprétés par notre ami Christian Varailhon dès le début de la décennie 1990.

Selon André Guillin les traces de creusement anthropiques conservées de part et d'autre d'un chemin d'accès à l'une des carrières excavant le massif calcaire de Beaupuy témoigneraient du travail d'extraction de meules. Analyse et conclusion d'autant plus surprenantes que la forme ogivale  des pseudo cuves, baptisées « tours » résultant de cette activité… aurait pu suggérer à l'auteur qu'il était en présence des ultimes traces d'une grange médiévale d'ensilage. Hypothèse qu'il aurait sans doute retenue s'il s'était avisé de l'existence, à coté des fameuses « tours » d'un  trou de poteau et d'un 3ème silo !

Juste derrière le Cluzeau de la carrière nord de Jovelle ces discrètes substructions rupestres appartiennent à grange comparable à celles dont nous avions, révélé l'existence en 1985 dans le bois de Halas et à Mistoury, (3)

Certes le secteur de La Tour Blanche, sans pouvoir prétendre au statut de « bassin meulier » (resic) a suscité pendant des siècles l'activité de carriers accessoirement chargés d'extraire des horizons carbonatés du Turonien des meules monolithes : Les tailleries de Jovelle ouest, celles surplombant la grotte ornée (4) mais aussi la carrière récemment découverte par M & Mme Gabriel Duverneuil  (photo ci-dessous) en témoignent de façon éloquente. Pour autant, voir dans la panse de silos amputés des meulières relève d'une singulière méconnaissance des techniques d'extraction employées

Christian-Alain Carcauzon le 23/3/09 14h30

 

 

(1)   Le village et la maison au Moyen Age J.Chapelot & R. Fossier  p 116 Hachette littérature 1980

(2)   Meulières.eu : Atlas des meulières de France et d'Europe ...

(3)   Revue archéologique SITES N°36-37 1988 Ch ;Carcauzon  pp  25-40 plans, cartes fig…

(4)   Jovelle : La machine à remonter le temps